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Bio sans label

Bio sans label

Ypia a choisit de ne pas labelliser ses produits pour que le BIO reste porteur de sens pour la Terre.

Le label « BIO » n’a de sens qu’apposé sur des produits issus de l’agriculture, sortis de la Terre. Le label BIO appliqué à des produits cosmétique dévoie l’objectif poursuivi initialement par l’agriculture biologique : protéger la vie des sols en cultivant sans pesticide.

Préserver la vie des sols est un enjeu majeur pour notre survie. Un sol mort ne produit plus rien, même arrosé de fertilisants. Il n’y a que les sols vivants qui peuvent nous nourrir.

Agnès Nuss, herbaliste savonnière à froid, créatrice d’Ypia

Un produit cosmétique ne sort pas de Terre et il contient le plus souvent, pour une part plus ou moins grande, des produits qui ne sont pas issus de l’agriculture, donc ne pouvant pas être BIO : de l’eau, des argiles, des sels de sodium,..

A titre d’exemples :

Savon saponifié à froid surgras à 5%

Il contient environ :

  • 75% de sels de sodium ou acides gras saponifiés,
  • 7% de glycérine,
  • 10% d’eau,
  • 5% d’acides gras non saponifiés et
  • 3% d’additifs (colorants, huiles essentielles).

Les sels de sodium et la glycérine sont issus de la réaction de saponification. Même si le savonnier n’a utilisé que des huiles et beurres issus de l’agriculture biologique, son savon ne peut porter la mention BIO sans être passé par un cahier des charges d’un organisme certificateur autorisant une proportion de produits non bio.

Émulsion fluide huile dans eau

Elle contient environ :

  • 70% d’eau,
  • 13% d’huiles/beurres BIO,
  • 10% d’émulsifiant(s),
  • 6% de glycérine végétale ou autres additif favorisant le maintien de l’hydratation,
  • 1% de conservateur(s).

La proportion de produit issus de l’agriculture biologique de cette crème sera seulement de 13% et pourtant cette crème peut être de bonne qualité si les émulsifiants et les conservateurs sont bien choisis.

Les labels BIO autorisent une quantité variable, selon les cahiers des charges, de produits non BIO. Parmi cette proportion de « non bio » il pourrait, en fonction des cahiers des charges, y avoir des ingrédients issus de la pétrochimie, des paraffines, des silicones, …

Huiles essentielles dans les cahiers des charges BIO. Certains organismes certificateurs, dans leur cahier des charges (Nature et Progrès), interdisent le recours aux parfums de synthèse ce qui implique d’utiliser les huiles essentielles ou les molécules issues des essences végétales pour parfumer les cosmétique. Du point de vue de la Terre, utiliser les essences des plantes pour parfumer des cosmétiques est discutable et peut mener soit à la disparition d’espèces sauvages (Bois de rose, hélichryse,..), soit à des aberrations qui consistent à planter dans des pays à bas coût de main d’oeuvre d’immenses champs d’une même plante pour produire de grosse quantité d’essence qui seront exportées. Cela en détruisant des cultures locales et sans que les populations locales ne bénéficient de cette manne. Les essences des plantes sont précieuses, trop précieuses pour les utiliser dans les cosmétiques à grande échelle.

De plus, les labels BIO passent sous silence l’éthique avec laquelle est fabriqué le produit, l’impact environnemental de l’entreprise, la manière dont celle-ci gère l’Humain. Quelle attention est portée au mode de production, au transport amont et aval, à la gestion des hommes dans l’entreprise,…? Ces critères ne sont pas pris en compte dans les cahiers des charges des labels BIO.

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